Rencontre avec l’autrice Laure Martin
« Mes pieds nus frappent le sol » paru début janvier aux éditions Double Ponctuation.
« J’apprends que les violences sexuelles concernent au moins 3 enfants par classe de CM2. J’apprends que 40% de ces victimes souffrent d’amnésie traumatique totale, 60% d’amnésie traumatique partielle. 70% vont subir d’autres violences sexuelles au cours de leur vie … 78% des victimes sont des femmes ».
En nous rappelant ces statistiques, Laure Martin inscrit son récit, largement autobiographique, dans la réalité plus large des violences sexuelles faites aux enfants et aux femmes.
Au-delà d’une histoire personnelle écrite à la première personne du singulier, dont on parlera évidemment lors de la rencontre, ce texte dénonce et tente d’analyser pourquoi ce qui nous semble indicible et inimaginable existe encore dans nos sociétés, malgré MeToo et la libération de la parole.
Ce récit parle d’inceste, de violences sexuelles, de viols, de placement en foyer, de violences gynécologiques, de santé mentale …. et de reconstruction, de résilience et d’espoir.
C’est souvent dur, parfois cru, ça secoue, mais il me semble important que ce livre soit lu par le plus grand nombre, et notamment par les hommes, jeunes ou moins jeunes, pour le temps de ces 240 pages, tenter d’approcher le vécu d’une enfant puis d’une femme, victime de violences ; et de s’interroger aussi sur nos comportements, individuels et collectifs, passés et actuels, pour que ces violences quasi systémiques cessent.
Vous pouvez écouter ici la chronique du 15 janvier sur Radio Oloron.
