Aménager la ville pour le bien-être des habitants
Selon la définition de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la santé est considérée au sens large comme un état de bien-être global incluant le logement, le cadre de vie, l’emploi… L’impact des aménagements publics par rapport à cette vision de la santé est de plus en plus scruté. Le territoire se lance dans cette démarche avec une EIS, Evaluation d’Impact sur la Santé.
Notre santé nous apparaît comme une question d’ordre privé, résultant de notre patrimoine génétique et de nos choix ou comportements à risques. Selon la vision qu’en a l’OMS, c’est vrai, mais à 20% seulement. L’OMS considère en effet que 80% de notre santé provient de facteurs exogènes. Notre environnement, le logement, l’employabilité, nos moyens de mobilité, sont donc des facteurs facilitateurs ou aggravateurs de notre niveau de santé.
Au plan institutionnel, cette prise de conscience incite à considérer la santé des usagers au préalable de tout aménagement collectif. C’est ce que fait notre territoire en lançant son EIS avec l’accompagnement du cabinet spécialisé Énergies Demain.
Il apparaît pertinent de se lancer dans ce dispositif sur une partie du projet de revitalisation du centre-ville, notamment les opérations de la rue Louis Barthou et de la rue Révol.
Énergies Demain s’est inspiré des études et données déjà disponibles sur le territoire et a engagé des réflexions localement pour élargir sa connaissance du local, en s’appuyant notamment sur les comités de quartiers. Des “ateliers inégalités” ont rassemblé tous les acteurs locaux du social et du médico-social pour identifier les populations pouvant être impactées par le projet de revitalisation. Cette double analyse géographique et populationnelle permet de cibler des conflits d’usages sur certains lieux, par exemple.
C’est ce que va permettre la phase d’analyse qui est en cours. Quels sont nos enjeux de santé ? Le problème du logement insalubre, la question de la mobilité, l’accessibilité de l’offre commerciale semblent déjà se dégager comme pistes de réflexion. Mais l’EIS devra prioriser les impacts, sur des critères spécifiques au territoire. Cette analyse donnera lieu à la rédaction de fiches recommandations, co-élaborées avec les différents acteurs.
Concrètement, ces fiches indiqueront : le lieu ciblé, le rappel des impacts spécifiques, des propositions avec leurs modalités de mise en oeuvre (éléments techniques), les financements disponibles et ceux qu’on peut solliciter, le calendrier prévisionnel…