Le monde de l’équitation locale, les voisins du quartier du Faget, sa famille, ses amis et les officiels étaient réunis le 17 août pour inaugurer l’esplanade de la chapelle du Faget, qui porte désormais le nom de Jeanne-Marie Gabe, plus connue sous son surnom de Dickey.
Son parcours hors du commun a conduit Dickey Gabe à s’installer une grande partie de sa vie au Faget. C’est là qu’elle a élevé ses 4 enfants, là aussi qu’elle a poursuivi jusqu’à un âge avancé sa passion de l’équitation.
Dickey Gabe a marqué le quartier et ses alentours. C’est sa famille qui a offert à la commune le terrain permettant de stationner devant la chapelle du Faget, que l’on inaugure aujourd’hui. Sa famille a également fait don d’une autre bande de terrain, rendant possible l’extension du cimetière. Enfin, lorsque Gaston Anglade, une autre figure du Faget, a pris en main la rénovation de la chapelle, il a pu compter sur une contribution de la société du parfumeur Guerlain, un mécène acquis grâce à Dickey Gabe qui appartient à cette célèbre famille.
Le parcours atypique de Dickey Gabe
Jeanne-Marie Guerlain est née en 1924 à Paris dans la famille célèbre de parfumeurs. Jusqu’à l’âge de 9 ans, elle vit une enfance heureuse entre Paris où sa famille a un appartement et la maison familiale des Yvelines aux Mesnuls.
Sa vie change quand sa mère décède lors de la naissance de son plus jeune frère. A partir de ce moment, elle est élevée par des nurses. Deux d’entre elles la marqueront, notamment une nurse allemande qui lui apprend sa langue natale, un détail qui aura de l’importance quelques années plus tard ; et une nurse anglaise qui la surnommait affectueusement « Duckey » soit mon petit canard, d’où le surnom de Dickey qu’elle gardera toute sa vie.
En 1939, c’est la guerre et l’exode. La famille entière part dans deux voitures au hasard des routes qui les conduira jusqu’à Saucède dans le Béarn. Son père Raymond Guerlain y achète une maison, qui est toujours dans la famille Guerlain.
Cet exode brutal n’a pas permis d’emmener les chevaux. Or, Jeanne-Marie monte à cheval depuis toute petite, une passion héritée de sa mère avait qui elle partageait la pratique à dos de poney tout d’abord. Plus tard, son père tente de faire venir les chevaux en zone libre, tandis qu’ils sont restés en région parisienne qui est occupée. C’est Dickey elle-même, débrouillarde et grâce à ses rudiments en langue allemande, qui parvient à faire passer les chevaux !
Son père Raymond Guerlain sollicite les besoins d’un juriste et rencontre un des fils de l’ancien maire Amédée Gabe. C’est ainsi que Dickey fait la connaissance de Jacques Gabe qui deviendra son époux.
Pendant la guerre, ils achètent une maison au Faget. C’est une maison sans carreaux aux fenêtres, loin du confort que Dickey a connu enfant. Mais ils la rénovent patiemment pour en faire leur maison de famille où ils élèveront leurs 4 enfants.
Avant de mourir jeune malheureusement, M. Gabe mène une carrière industrielle à Sklop, après son expérience d’avoué. Il est très mobilisé par son travail, ce qui laisse le temps à son épouse de s’adonner à sa passion de l’équitation. Elle aura même une carrière de haut niveau comme cavalière dans des concours hippiques au niveau international.
Pour compléter sa passion et la partager, elle monte un centre équestre. La première localisation se situe à Saint-Pée. Puis, assez vite, le centre équestre est relocalisée au château de Goès propriété de la famille Guerlain.
Dickey Gabe aura géré la structure pendant 50 ans et obtenu la décoration du Mérite Agricole. Elle a pratiqué l’équitation jusqu’à l’âge de 80 ans. C’est aujourd’hui sa petite-fille Quitterie qui a repris le centre équestre.